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L'interview du mois avec Edwin ARTUSO, nouvel arbitre du C.O.Chavanod

Après avoir rejoint le C.O.Chavanod en 2012 en tant que joueur, Edwin Artuso a décidé, à partir de la saison prochaine, de se lancer dans l'arbitrage et de représenter le club. Un peu plus de quinze jours après avoir réussi haut la main l'examen d'arbitre, il répond aux questions de cochavanodfoot.com. Extraits.

 

Edwin, peux-tu te présenter rapidement aux internautes de cochavanodfoot.com ?

« Je m’appelle Edwin Artuso, j’ai 25 ans et je suis conseiller en formation à Ecoris. Je suis licencié au C.O.Chavanod depuis deux ans et demi après avoir longtemps joué en Savoie à l’USC Aiguebelle, et j’évolue cette année en équipe trois avec Jean-Marc Laffin ».

Quand et comment t’es venue l’idée de devenir arbitre ?

« Il y a quelques années j’étais éducateur, donc impliqué dans le milieu associatif. J’aurais bien aimé reprendre un poste d’éducateur mais ce n’était pas évident avec mon emploi du temps. Du coup je cherchais autre chose, le week-end, pour continuer à m’investir, et je me suis rendu compte que l’arbitrage pouvait me permettre à la fois de garder la forme et de bénéficier d’un petit complément financier.C’est ainsi que j’ai commencé à la fin de l’année 2013 à me renseigner sur l’arbitrage auprès de Laurent Ozérée et Grégoire Marchand, qui ont été arbitres eux aussi. J’ai également pris contact avec monsieur Jérôme Menand, du district, qui m’a expliqué comment ça se passait et qui m’a vraiment rassuré dans ma réflexion ».

Comment devient-on arbitre de football ?

« Tout d’abord, le mieux est de trouver un club à représenter. Ensuite, il faut retirer un dossier et le faire remplir par la direction du club. J’ai du aller passer une visite médicale, effectuer des tests physiques pour montrer que j’étais apte à arbitrer. Puis j’ai été convoqué au district à une cession de trois jours. Il y a une formation de deux jours puis, deux semaines après, un examen théorique et pratique ».

Comment s’est passée ta formation d’arbitre ?

« La formation m’a beaucoup appris. Je me suis rendu compte que certaines règles que nous respectons sont fausses, comme par exemple l’obligation d’avoir les deux pieds collés au sol sur une touche. C’était assez intéressant, même si il y a certaines règles qui sont compliquées à connaître, car très rares dans un match de football. C’était une formation très condensée, avec beaucoup de choses à assimiler, et je me rends compte qu’il faut vraiment aimer le foot, avoir déjà joué quelques années pour tout retenir. Celui qui se lance dans l’arbitrage sans jamais avoir joué au foot aura beaucoup plus de mal lors de cette formation ».

Comment t’es-tu ensuite préparé à l’examen d’arbitrage ?

« J’ai révisé pendant quinze jours, non ce n’est pas vrai (rires). Pendant la formation, j’ai pris pas mal de notes sur des choses que je ne connaissais pas. C’est là-dessus que j’ai révisé mon examen. J’ai également bien parcouru la bible de l’arbitrage, un gros pavé qui nous a été donné lors de notre formation, et qui renferme toutes les lois du football ».

Ce qui t’a permis de réussir haut la main ton examen en obtenant les meilleures notes des huit candidats …

« C’est un examen qui n’est pas forcément difficile à obtenir, mais il faut tout de même obtenir un minimum de 12/20 à l’évaluation théorique, d’où la nécessité de bien se préparer. Pour moi, c’était une bonne nouvelle d’apprendre que j’avais terminé premier, surtout que cela ne m’était jamais arrivé en cours (rires) ».

Les hommes en noir sont souvent victimes d’intimidations, d’insultes de la part des joueurs mais aussi des supporters. Cela ne te fait-il pas peur ?

« Non je n’y pense pas trop. Ce sera un bon challenge pour moi. J’aime bien manager, être décisionnaire. Je me dis que ça peut être une bonne chose. Je verrai ensuite comment je réagirai dans une telle situation, totalement inconnue pour moi pour le moment. Mais mon but est de rester calme et de ne pas être hésitant lors d’une prise de décision ».

Pour toi, quelles sont les qualités primordiales que doit posséder un arbitre ?

« Un arbitre doit tout abord posséder une bonne condition physique, car il court plus qu’un joueur sur le terrain. D’ailleurs je vais participer à une formation de deux jours en septembre pour être en forme dès le début de la saison. Ensuite, il faut être extrêmement concentré, avoir toujours l’œil sur le ballon, pendant 90 minutes. Il faut savoir être calme, posé, prendre du recul dans n’importe quelle situation. Un arbitre doit aussi savoir dialoguer avec les joueurs pour créer un climat détendu dans le match ».

Jusqu’à quel niveau aimerais-tu arbitrer ?

« On m’a dit que c’était trop tard pour arbitrer en Ligue 1 (rires). Je vais commencer par diriger des matchs de 3ème et 2ème division, ainsi que des matchs féminins. Ensuite, j’aimerais bien pouvoir évoluer en Promotion d’Excellence voire en Excellence, car ce sont des matches plus intéressants à arbitrer, avec notamment l’aide précieux de deux arbitres assistants. Mais avant de penser à ça, je me laisse une année pour voir si l’arbitrage me plait ».

Alors qu’on sait que certains clubs mettent les moyens pour attirer des arbitres, qu’est-ce qui t’a poussé à représenter le C.O.Chavanod ?

« Le C.O.C est un club familial, structuré et qui m’a très bien accueilli lors de mon arrivée il y a deux ans et demi. Je me suis rendu compte qu’il y a des bénévoles qui sont très impliqués, et d’ailleurs le club m’a toujours soutenu et accompagné dans mes démarches pour devenir arbitre ».

Qu’est-ce que ça te fait de succéder à Laurent Ozérée et Gilles Chéron en tant qu’arbitre du C.O.C ?

« Ça me met un peu la pression, surtout par rapport à Gilles Chéron qui a arbitré en 1ère division. Laurent Ozérée a été également un très bon arbitre à ce qu’on m’a raconté, car je ne l’ai jamais vu arbitrer. J’espère en tout cas être à la hauteur, représenter le mieux possible le C.O.Chavanod, et devenir un bon arbitre dans le bassin annécien ».

Vas-tu continuer à jouer la saison prochaine tout en étant arbitre ?

« Je compte vraiment privilégier l’arbitrage donc je pense arrêter de jouer, même si je prendrai quand même une licence joueur pour dépanner si on a vraiment besoin de moi un dimanche. Pour le moment, je vais commencer par arbitrer un match par semaine. Et selon comment ça se passe, j’aimerais bien faire deux matchs par week-end. Je ne me fixe pas de minimum »

Que penses-tu du niveau global des arbitres français ?

« Le fait qu’il n’y ait pas d’arbitres français à la coupe du monde veut dire que le niveau n’est pas fameux. Par rapport à certains pays, peut-être que les arbitres français ne font pas assez preuve de souplesse, ils appliquent peut-être trop les lois. Je pense qu’on n'est ni à la rue ni les meilleurs d’Europe, contrairement à d’autres pays qui ont une vision différente de l’arbitrage. Mais selon moi, on va dans le bon sens ».

Es-tu favorable ou non à l’instauration de la vidéo dans le football ?

« Je suis favorable simplement pour des situations précises, par exemple pour savoir si le ballon a entièrement franchi la ligne ou non. Ce serait trop compliquéà mettre en place pour les hors-jeux, les pénaltys, etc. Le football nécessite une certaine intensité, et je pense que l’utilisation de la vidéo enlèverait cette intensité et surtout le charme de ce sport »

Interview réalisée par Jean-Baptiste VIVIAND

BIO EXPRESS

Edwin ARTUSO

Age : 25 ans

Né le 27/10/1988 à Albertbille

Taille : 1,68m

Poids : 71 kg

Poste : Arrière gauche

Clubs précédents : USC Aiguebelle (1998-2011) – US Argonay (2011-12) – C.O.Chavanod (depuis 2012)

Profession : Conseiller en formation

Situation familiale : pacsé

Club préféré : Arsenal


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